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Jeanne Dagorn : entre ombre et lumière

Elle signe son travail photographique d’un énigmatique « Jeanne Dagorn ». Préférant s’effacer derrière ses images, l’artiste Lunévilloise tient à son anonymat autant qu’à l’originalité de son regard. Entre ombre et lumière, rencontre avec la mystérieuse « Jeanne », qui présente à partir d’aujourd’hui son travail photographique sur les abribus de la CCTLB à Lunéville.

Comme beaucoup, la photographe a débuté en utilisant un petit compact « pendant quelques années et puis vient l’envie de comprendre l’image : comment elle se fabrique, la technologie derrière l’objectif, les capteurs et les réglages possibles ». Un chemin qui l’amène à croiser celui de Denis Gluziki, qui anime les cours de photos du club « De l’œil à l’image ». « Nous sommes pas mal de photographes à beaucoup lui devoir. Denis est un véritable moteur ; excellent pédagogue et surtout extrêmement généreux quand il s’agit d’encourager, de partager et de faire progresser.»

Une délicate combinaison

Celle qui assume retravailler toutes ses images à l’ordinateur, combine approche technique et artistique : « l’image est une combinaison des deux. Celles que je produis transcrivent mon monde intérieur ; c’est un cheminement intime qui cherche à fixer le monde tel que je le perçois. » N’hésitant pas à enrichir ses images de phrases ou de citations, Jeanne Dagorn est habitée par l’idée du Beau. 

Renverser l’image pour renverser le regard

« Oui, c’est quelque chose que j’aime faire : en renversant l’image, on pousse le spectateur à s’interroger ; on renouvelle sa perception d’une réalité qui peut parfois sembler banale comme des pappus coincés dans des toiles d’araignée ou des barbes de plumes. » Un regard sans cesse renouvelé sur les choses que l’artiste poursuit à travers la macrophotographie : « j’y découvre une réalité cachée devant laquelle pourtant, nous passons toutes et tous sans nous attarder. Une goutte, un pétale, un insecte ou une matière révèlent des textures et des lumières qui ne cessent de m’émerveiller. »

La bonne image ?

« Je crois beaucoup dans l’accident, l’imprévu et le spontané. Pour moi une bonne image jaillit soudainement : une lumière fugace, un geste, une idée. L’image doit pour moi raconter une histoire et inviter à l’imaginaire.» Sans cesse l’appareil en bandoulière, notre alchimiste-photographe est également adepte de longue promenades, comme autant de quêtes et de moment introspectifs : « oui, j’aime beaucoup rentrer en moi-même et y puiser mes prochaines images. »

Ainsi va Jeanne Dagorn, qui s’échappe discrètement, avec sans doute, déjà, la prochaine image en tête. L’image en pleine lumière révèle l’artisan dans la pénombre…

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