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Emilie du Châtelet : l'histoire d'une femme

Emilie du Châtelet, née en 1706 a laissé une empreinte indélébile à Lunéville lors de ses différents séjours à la cour du roi Stanislas, accompagnée de Voltaire. Elle a côtoyé les hôtes du souverain ou des personnalités lorraines de son entourage.
Le 10 septembre 1749, elle décède au château de Lunéville.

Son corps est inhumé dans le caveau des chanoines de l’église Saint- Rémy, aujourd’hui Saint-Jacques.

UN TOMBEAU MATéRIALISé

C'est pour lui rendre hommage qu'a eu lieu hier soir, en l'église St Jacques, le dévoilement du texte matérialisant son tombeau.

Jacques Lamblin, Député-Maire de Lunéville et Laurent de Gouvion Saint Cyr, Président par intérim de la CCTLB présidaient cette cérémonie qui s'inscrit en toute logique dans l'année "Emilie(s)" lancée par l'intercommunalité en novembre dernier.

Une histoire passionnante

Gabrielle Émilie Le Tonnelier de Breteuil, marquise du Châtelet, communément appelée Émilie du Châtelet est née à Paris le 17 décembre 1706 et morte à Lunéville le 10 septembre 1749.

Mathématicienne et physicienne française, elle est aussi célèbre pour être l'auteur de la traduction française des Principia Mathematica de Newton qui fait toujours autorité aujourd'hui, et également pour avoir été la maîtresse de Voltaire.

Douée en tout

Elle doit à son père une éducation qui n'est alors que rarement dispensée aux filles. Lui-même lui enseigne le latin et, douée pour les études, elle apprend également le grec et l’allemand. Douée aussi pour la musique, elle apprend à jouer du clavecin, elle chante de l'opéra et joue du théâtre.

« Jamais une femme ne fut si savante qu’elle, et jamais personne ne mérita moins qu’on dît d’elle : c’est une femme savante. [...] Elle ne parlait jamais de science qu’à ceux avec qui elle croyait pouvoir s’instruire, et jamais n’en parla pour se faire remarquer. », Voltaire

Emilie et ses amants

En 1725, elle est mariée au marquis Florent Claude du Châtelet. Celui-ci a trente ans et elle dix-neuf. Son mari la laisse vivre librement se rendant compte de ses propres limites autant que des capacités intellectuelles de sa femme. Elle a de nombreux amants, l’assiduité et le goût de l’étude qu’elle montre avec précocité ne l’empêchant pas de mener la vie volage d’une dame noble sous la Régence.

De ses divers amants, c’est Voltaire qui eut le plus d’influence sur elle, l’encourageant à approfondir ses connaissances en physique et en mathématiques, matières pour lesquelles il lui reconnaissait des aptitudes particulières, la considérant supérieure à lui-même en ce domaine.

Première femme à être publiée à l'Académie des Sciences

Émilie du Châtelet concourt en 1737 au prix de l’Académie des sciences proposant un mémoire sur la nature du feu, dont la question dérive des travaux de Newton. Les femmes n’ont pas alors accès à l’Académie, Emilie s'habille en homme pour pouvoir participer à certaines réunions informelles, non loin de l’Académie. Le prix revint à Euler mais, sur la recommandation de Réaumur, le mémoire d'Emilie du Châtelet fut imprimé par l’Académie des sciences : le premier ouvrage d’une femme à l’être.

A la cour de Stanislas

À son arrivée à Lunéville, à la cour de Stanislas Leszczynski, en 1746, Émilie s’éprend du poète Saint-Lambert et délaisse Voltaire avec lequel elle restera toutefois liée d’amitié. Elle meurt trois ans plus tard, après avoir accouché d'une petite fille qui survivra pas.

Amie avec Françoise de Graffigny, Emilie fut  également membre de l'Académie de Stanislas.